Vous venez de recevoir vos résultats d’analyse sanguine et les chiffres de votre bilan glycémique vous interpellent : Glycémie à jeun, HbA1c… Les valeurs vous paraissent élevées et vous craignez qu’on vous découvre un diabète, ou que votre diabète soit déséquilibré si vous en souffrez déjà.

Ne vous inquiétez pas ! Dans cet article, je vous explique comment interpréter facilement vos résultats grâce à un outil pratique et des explications claires, pour retrouver confiance dans votre capacité à agir concrètement sur votre santé.

Sommaire +

Interpréter votre bilan avec le formulaire

Pour vous aider à interpréter rapidement vos résultats d’analyse et à vous rassurer, vous pouvez utiliser le formulaire ci-dessous.

Il vous suffit d’indiquer dans le formulaire :

• si vous êtes diabétique ou non diabétique,
• votre résultat de glycémie à jeun (g/L) et/ou de HbA1c (%).

En quelques clics, vous obtiendrez un résumé clair indiquant si vos taux sont dans la norme, accompagnés d’un commentaire adapté à votre situation.

Rappel : ce calculateur est un outil pratique d’aide à la compréhension, mais il ne remplace pas l’avis d’un médecin ou d’un diététicien.
Si vous avez un doute, n’hésitez pas à faire une capture d’écran de vos résultats et à me l’envoyer par mail avec vos questions ; je me ferai un plaisir de vous aider.

Indication de la prescription d’un bilan glycémique

Pourquoi faire un bilan glycémique ?

Un bilan glycémique est essentiel pour évaluer comment votre corps régule le sucre dans le sang.
C’est un examen clé pour prévenir, dépister ou suivre un déséquilibre glycémique.

Il permet de :

• Détecter précocement un déséquilibre, avant l’apparition de symptômes ou de complications.
• Dépister un diabète ou un prédiabète, notamment en présence de certains signes comme une polyurie (envie fréquente d’uriner) ou une polydipsie (soif intense).
• Surveiller l’équilibre d’un diabète déjà connu, afin de prévenir les complications à long terme (cardiaques, rénales, oculaires…).

Qu’est-ce qu’un bilan glycémique ?

Un bilan glycémique est un examen sanguin qui permet de mesurer le taux de sucre (glucose) dans votre sang.

Pour qui est-il recommandé ?

Le bilan glycémique ne doit pas être systématique chez les personnes sans facteur de risque ni symptôme.

Il est principalement conseillé dans les situations suivantes :

• Personnes présentant des facteurs de risque : surpoids, antécédents familiaux de diabète, hypertension, cholestérol ou bilan lipidique déséquilibré, sédentarité.
• Adultes à partir de 45 ans.
• Personnes déjà diabétiques ou prédiabétiques, afin de suivre l’évolution de leur glycémie et ajuster le traitement ou les habitudes de vie si nécessaire.

Comment le faire ?

Pour un bilan glycémique complet ou une glycémie à jeun, il est recommandé d’être à jeun depuis 8 à 12 heures avant le prélèvement (ne rien manger ni boire, sauf de l’eau), afin que l’alimentation n’influence pas les résultats.

En revanche, il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour l’HbA1c seule, car elle reflète la glycémie moyenne des 2 à 3 derniers mois et n’est pas affectée par le repas récent.

Quand faut-il le faire ?

Si votre bilan est normal (< 1 g/L), il n’est pas nécessaire de le refaire chaque année. Un contrôle tous les 3 ans suffit. Cependant, il peut être utile de le refaire si vous avez pris du poids ou modifié vos habitudes de vie.

En cas de bilan anormal, un suivi plus rapproché est recommandé selon les situations :

• Diabète stabilisé (HbA1c < objectif fixé par votre médecin, généralement 7 %) : contrôler tous les 6 mois.
• Prédiabète (glycémie à jeun entre 1 et 1,26 g/L) : contrôler chaque année.
• Découverte récente d’un diabète (glycémie à jeun ≥ 1,26 g/L) : contrôler tous les 3 mois et réaliser un bilan complet incluant l’HbA1c.

Présentation des différents taux de l’examen biologique

La glycémie à jeun

La glycémie à jeun mesure le taux de sucre dans le sang après 8 à 12 heures sans manger.
Normalement, ce taux reste stable, entre 0,70 et 1,00 g/L, grâce à la régulation du pancréas et de deux hormones : l’insuline et le glucagon.

Valeurs de référence :

L’hémoglobine glyquée ou glycosylée (HbA1c)

L’HbA1c, ou hémoglobine glyquée, mesure la glycémie moyenne des 2 à 3 derniers mois. Elle permet de savoir si votre taux de sucre dans le sang est bien équilibré sur le long terme.

Concrètement, l’HbA1c indique la quantité de glucose fixé sur les globules rouges. Comme ces derniers vivent environ 3 mois, cette mesure reflète la glycémie moyenne sur cette période, contrairement à la glycémie à jeun qui ne donne qu’un instantané.

Valeurs de référence :

L’HbA1c est un indicateur clé du contrôle glycémique chez les personnes diabétiques.
Elle permet de savoir si les habitudes alimentaires, le mode de vie ou le traitement sont efficaces et si des ajustements sont nécessaires pour mieux gérer le sucre dans le sang.

Prise en charge en cas de valeurs anormales : objectifs et stratégies thérapeutiques

Recevoir des résultats de glycémie hors des valeurs recommandées peut naturellement inquiéter et faire penser à un diabète. Mais rassurez-vous : un taux élevé ponctuel lors d’une prise de sang n’est pas une fatalité. Il peut souvent être amélioré grâce à des ajustements simples de votre mode de vie, et si nécessaire, avec un traitement adapté.

C’est pour cette raison qu’il est important de réaliser des bilans réguliers, afin de détecter rapidement tout déséquilibre et d’agir à temps pour protéger votre santé.

Situation de prédiabète

Si votre glycémie à jeun est comprise entre 1,01 et 1,25 g/L et/ou votre HbA1c entre 5,7 % et 6,4 %, cela signifie que votre taux de sucre dans le sang est un peu trop élevé et que votre organisme a du mal à le réguler… mais ce n’est pas encore un diabète. C’est toutefois un signal d’alerte pour prendre soin de votre santé dès maintenant.

À ce stade, aucun traitement médicamenteux n’est nécessaire. Vous avez totalement le contrôle et pouvez agir grâce à votre mode de vie :

• Adopter des habitudes alimentaires équilibrées qui vous plaisent et sont faciles à maintenir
• Augmenter votre activité physique au quotidien
• Perdre du poids et réduire le tour de taille pour améliorer la régulation du sucre

(Pour plus de détails : voir l’article dédié aux stratégies nutritionnelles pour le prédiabète)

Découverte d’un diabète de type 2

Si votre glycémie à jeun est ≥ 1,26 g/L et/ou votre HbA1c est ≥ 6,5 %, à deux reprises, cela signifie que votre organisme ne régule plus correctement le sucre dans le sang. Dans ce cas, votre médecin a diagnostiqué un diabète de type 2, une annonce qui peut être difficile à accepter au départ. Il est normal que vous puissiez ressentir de l’inquiétude et craindre de perdre toute autonomie alimentaire ou de ne plus pouvoir vous faire plaisir.

On pense souvent à tort que le diabète de type 2 est uniquement lié à une mauvaise hygiène de vie. Je tiens à vous rassurer : le diabète de type 2 est dû à une prédisposition génétique. Vous n’avez donc pas nécessairement besoin d’avoir eu de mauvaises habitudes alimentaires pour développer cette maladie.

La bonne nouvelle, c’est que le diabète de type 2 est très bien connu aujourd’hui, et qu’il existe des solutions qui vous permettent d’agir dès maintenant pour mieux contrôler votre glycémie.

La prise en charge repose sur une combinaison de traitement et de mode de vie :

• Suivre le traitement prescrit par votre médecin (médicaments ou autres recommandations)
• Adopter des habitudes alimentaires équilibrées qui vous plaisent et peuvent être maintenues au quotidien
• Pratiquer une activité physique régulière
• Perdre du poids et réduire le tour de taille si nécessaire

(Pour plus de détails : voir l’article dédié aux stratégies nutritionnelles pour le diabète de type 2)

Mettre le diabète en rémission :
En réagissant rapidement, il peut être possible de faire baisser votre taux de sucre dans le sang jusqu’à la normale sans prendre de médicaments. On appelle cela la rémission.

Pour y parvenir, il est important de :

• Perdre du poids si nécessaire, de façon progressive et durable.
• Manger équilibré, en limitant les sucres ajoutés et les aliments transformés.
• Bouger régulièrement, avec une pratique sportive adaptée (cardio et renforcement musculaire).
• Surveiller votre glycémie régulièrement avec votre médecin.

La rémission ne signifie pas que le diabète a disparu : il peut revenir. Mais avec un suivi et de bonnes habitudes, vous pouvez éviter les complications liées au diabète ou les retarder au maximum.

Découverte d’un diabète de type 1

Si vos analyses montrent une glycémie à jeun élevée (≥ 1,26 g/L) et/ou une HbA1c élevée (≥ 6,5 %), à deux reprises, et que des anticorps spécifiques sont détectés ou que le dosage du peptide C montre une faible production d’insuline,

votre médecin vous a alors annoncé un diabète de type 1. Autrement dit, votre organisme ne produit plus suffisamment d’insuline, l’hormone qui régule le sucre dans le sang. Cela entraîne une glycémie élevée et nécessite un traitement par insulinothérapie pour stabiliser votre taux de sucre.

Il est normal que les changements à venir et la prise d’insuline puissent vous inquiéter. Mais avec un suivi médical régulier et des conseils nutritionnels personnalisés, il est possible de maintenir une vie active et de qualité.

(Pour plus de détails : voir l’article dédié aux stratégies nutritionnelles pour le diabète de type 1)

Diabète déséquilibré

Si vous êtes déjà suivi pour un diabète, il peut arriver que vos glycémies ou votre HbA1c dépassent les objectifs fixés par votre médecin. On parle alors de diabète déséquilibré.

Cette situation est souvent une réelle source de frustration, mais il est important de ne pas se culpabiliser : un diabète déséquilibré peut être corrigé grâce à des ajustements ciblés !

Souvent, ce déséquilibre résulte de petites erreurs dans votre hygiène de vie, principalement dans votre alimentationou votre activité physique. Je vous invite à consulter l’article dédié aux stratégies nutritionnelles pour rééquilibrer votre diabète.